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Janvier

30 janvier


La face cachée de la vie des moniales

Les vertus,
remède pour les vices


Il en est de notre cœur comme d'un jardin. Il ne sert à rien d'en enlever les mauvaises herbes, les vices, si l'on ne sème pas en même temps les bonnes graines, les vertus. Les vertus sont des remèdes pour guérir de nos vices, parce qu'elles mettent en œuvre l'attitude contraire aux pensées mauvaises que génèrent les vices. Quelques exemples : le support des injures, comme l'on dit dans le jargon monastique, est un excellent remède à la vaine gloire ; se réjouir des qualités de la voisine, contrecarre la jalousie ; etc. La pratique des vertus guérit même l'inconscient car, aux pensées émanant des vices, succèdent de bonnes pensées émanant des vertus. Et, par voie de conséquence, le vacarme assourdissant du cœur est remplacé par une sérénité à toute épreuve.
Dans un monastère, on apprend la théologie morale et donc les vertus, mais leur connaissance purement théorique ne conduit pas forcément à leur croissance. Sans travaux pratiques, la vie spirituelle stagne. Or nous n'avons de zèle que pour ce qui est l'objet de nos désirs ; il est donc indispensable d'être attirées par les vertus dans un élan vital, de les aimer.
Cela suppose que notre attrait le plus profond se porte vers le Christ, lui qui a souffert et qui est mort pour nous conduire vers le Père, pour nous rendre enfants du Père. Alors seulement, nous désirerons mettre nos pas dans les siens, vivre comme il a vécu, devenir doux et humbles de cœur, etc. Mais pour s'attacher au Christ de tout son être, il faut renoncer à soi-même, se détacher de soi-même. Mais le principal obstacle au renoncement est de se préférer à Dieu et aux autres. Cet amour égoïste de soi, est à la racine de tous les vices.
Le fondement à poser est donc l'humilité. Sans elle, aucune vertu ne deviendra stable. L'humilité est le roc sur lequel nous pouvons bâtir l'édifice des vertus ; si les tempêtes des passions surviennent, elles ne pourront renverser notre maison intérieure. Remarquons, pour terminer, que toutes les vertus sont liées entre elles, car l'on ne peut en pratiquer une sans les autres. Tout comme dans une maison, il n'est pas possible de mettre le toit avant les murs ! (à suivre).

28 janvier


 

Prier le Rosaire avec saint Ephrem

Mystères glorieux


La Résurrection

Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts? Il n’est pas ici, il est ressuscité (Lc 24, 5-6).

Jésus, notre Seigneur, est venu, nous a tirés des ténèbres et nous a illuminés de sa joyeuse Lumière. Il a fait lever sa gloire sur le monde et a éclairé les plus profonds abîmes. La mort est anéantie, les ténèbres ont pris fin, les portes de l’enfer sont en pièces. Il a illuminé toutes les créatures, ténèbres depuis les temps anciens. Il a réalisé le salut et nous a donné la vie.

Que l’Esprit nous fasse entrer davantage dans le mystère de la vie nouvelle.

 

L’Ascension

Tandis que les Apôtres regardaient Jésus, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux (Ac 1, 9).

De la hauteur il a coulé comme un fleuve; De Marie il est sorti comme un rejeton; Du bois il a pendu comme un fruit, Et il est monté au ciel, offrande des prémices. Bénie soit sa volonté!

Donne-nous, Seigneur, de savourer par avance le bonheur de demeurer dans l’intimité du Père, à la table du royaume éternel.

 

La Pentecôte

Tous furent remplis d’Esprit Saint: ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit (Ac 2, 4).

Ô cénacle, pétrin où fut jeté le levain qui fit lever l’univers tout entier. Cénacle, mère de toutes les églises. Sein admirable qui mit au monde des temples pour la prière. Cénacle qui vit le miracle du buisson! Ô feu dont la venue est parole, dont le silence est lumière. Feu qui établis les cœurs dans l’action de grâces.

Que le feu de l'Esprit transforme le monde pour que tous s'ouvrent enfin à la paix, à la justice, à la sainteté.

 

L’Assomption

Il s’est penché sur son humble servante; désormais tous les âges me diront bienheureuse (Lc 1, 48).

Ô Marie, tu es entourée d'un éclat qui surpasse celui du soleil; tu es couronnée de plus d'honneurs que les Chérubins, et tes lumières surpassent de beaucoup celles des plus purs esprits. Plus sainte que les Séraphins, tu vois bien au-dessous de toi toutes les armées célestes.

Fais grandir en nous, Seigneur, le désir de vivre toujours avec toi dans la lumière.

 

Le Couronnement de Marie

Un grand signe apparut dans le ciel: une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles (Ap 12, 1).

Toi, seule Souveraine et Mère de Dieu, tu es dans une sphère élevée au-dessus de toute la terre. O Souveraine, mon bonheur après Dieu, richesse de l'indigent, tu taris les pleurs, tu apaises les soupirs, tu allèges les infortunes, tu guéris les douleurs. Espérance de mon salut, exauce mes prières, aie compassion de moi, laisse-toi fléchir par mes larmes.

Ô Vierge Marie, protège tous tes enfants qui ont confiance en toi, secours-les à l'heure de l'épreuve.

26 janvier

3ème dimanche du temps ordinaire

Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-17)

12 Entendant que Jean avait été livré, il se retira vers la Galilée. 13 Et abandonnant Nazareth, venant, il habita à Capharnaüm, au bord de la mer, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali, 14 pour que s'accomplisse ce qui fut dit par Isaïe le prophète disant: 15 Terre de Zabulon et terre de Nephtali, chemin de la mer, au-delà du Jourdain, Galilée des nations, 16 le peuple dans la ténèbre a vu une grande lumière, et pour ceux qui étaient assis dans le pays et l'ombre de la mort une lumière s'est levée sur eux.
17 Dès lors, Jésus commença à proclamer et à dire: Convertissez-vous car le Royaume des cieux s'est approché.

Jésus est resté en Judée un certain temps, non précisé, jusqu'à ce que Jean ait été livré. Il rentre alors en Galilée à Nazareth, mais pour s'installer rapidement à Capharnaüm. Pour situer cette ville, Matthieu fournit deux renseignements: elle était «au bord de la mer, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali». Ces deux qualificatifs sont choisis par Matthieu car il y voit la réalisation d'une prophétie d'Isaïe: «Naguère, la honte atteignit la terre de Zabulon et la terre de Nephtali, mais finalement, l'honneur sera rendu au pays qui s'étend vers la mer, ou au-delà du Jourdain, au district des gentils… Le peuple qui marchait dans l'obscurité voit une grande lueur; ceux qui habitaient une terre ténébreuse, la lumière rayonne sur eux» (Is 8, 23-9, 1). Matthieu modifie légèrement le texte d'Isaïe. La terre de Zabulon et la terre de Nephtali gardent leurs deux caractéristiques propres, mais Capharnaüm n'était pas mentionné par le prophète.
Puis Matthieu introduit la prédication de Jésus par «Dès lors». Cette expression renvoie à ce qui précède: d'une part Jean a été livré et d'autre part Jésus s'est installé à Capharnaüm. Effectivement la proclamation de Jésus prend le relais de celle de Jean: son contenu est le même; mais la prophétie d'Isaïe lui donne un éclairage nouveau: elle est élargie aux nations païennes.

24 janvier


La face cachée de la vie des moniales

Les vices,
obstacles à vie fraternelle


La découverte des maladies cachées au fond de son cœur n'est pas seulement un obstacle à la prière. Elle conduit aussi à changer son regard sur les sœurs de la communauté. Chacune a les mêmes maladies cachées dans son cœur et il est clair que la perspective de vivre toute sa vie avec elles n'est pas forcément une joie lorsque l'on en prend conscience. Mais il est une perspective complémentaire imposée par la logique : elles ont aussi beaucoup de courage de vivre avec moi !
Un des dangers de la vie monastique est de décoller de la réalité et de vivre dans une sphère spirituelle sublime où, croyant chercher Dieu, on s'exalte soi-même. La connaissance de soi ramène au réel. Elle est le creuset où la vie monastique prend forme de façon concrète; elle fait passer d'un bel idéal théorique à la réalité de tous les jours. Il est plus facile de voir les failles des autres que les siennes, ce qui fait tomber dans un piège fatal : au nom d'un idéal monastique livresque, on va se scandaliser parce que l'une ne respecte pas le silence, l'autre est enfermée dans sa bulle, une troisième est sans-gêne, etc.
La connaissance de la réalité de son cœur, sans illusion, remet les pieds sur terre et ouvre le cœur à la compassion. Les jugements portés sur les unes et les autres tombent peu à peu. C'est un chemin de conversion, de pauvreté aussi, qui commence, un apprentissage de la charité ; c'est la condition pour persévérer jusqu'au bout dans la vie communautaire. Ce chemin fait donc d'une pierre deux coups : il rapproche de Dieu par le repentir et en même temps des autres par la miséricorde.
Mais si la conversion du cœur est un don de Dieu, elle est aussi le fruit de notre travail. Elle passe par des exercices, par l'apprentissage des vertus, comme nous allons le voir. (à suivre)

22 janvier


 

Prier le Rosaire avec saint Ephrem

Mystères douloureux


L’Agonie

Il disait : «Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe » (Mc 14, 36).
Jésus dit cela à cause de la faiblesse qu'il avait revêtue non par feinte mais réellement. Puisqu'il s'était fait petit et avait revêtu la faiblesse réellement, il devait craindre et être ébranlé par la faiblesse. La peur de la mort l'envahit pour que fût manifestée sa nature de fils d'Adam, sur lequel règne la mort.

Que la contemplation de l'agonie de Jésus nous aide quand le combat spirituel se fait rude.

 

La Flagellation

Pilate le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié (Mt 27, 26).

L'affliction et les pleurs s'emparent de mon cœur tandis que je contemple le Maître qui supporte les outrages et les insultes, la flagellation, les crachats et les coups des esclaves. Venez, observez bien l'abondance de compassion, l'indulgence et la grâce de notre doux Maître. Il avait un esclave dans le Paradis des délices et quand celui-ci pécha, il fut livré aux bourreaux. Mais quand le Très Bon vit sa faiblesse d'âme, il eut compassion et pitié de cet esclave, et il se présenta lui-même pour être flagellé par lui.

Mets en nos cœurs, Seigneur, un peu de la compassion que tu as eue pour nous.

 

Le Couronnement d’épines

Avec des épines, les soldats tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête (Mt 27, 29).

Les hommes sans Loi ayant lié le Maître très pur, se moquèrent de celui qui avait lié le puissant de liens solides et nous avait libérés des chaînes du péché. Ils lui tressèrent une couronne de leurs propres épines, fruit de la vigne des Judéens. Avec moquerie, ils l'appelèrent Roi. Ces êtres sans Loi crachèrent à la face du très pur dont le regard fait trembler de peur toutes les puissances des cieux et les ordres angéliques.

Que la contemplation de Jésus couronné d'épines nous aide à prendre conscience de la gravité de notre péché.

 

Le Portement de croix

Lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu-dit Le Crâne (Jn 19, 17).

En portant lui-même le bois de sa croix, il a manifesté le signe de sa victoire. Il avait dit que ce ne serait pas la contrainte d'autrui qui le mènerait à la mort. Et pourquoi un autre a-t-il porté la croix, sinon pour montrer que c'était pour les hommes qui le rejetaient que montait sur la croix celui en qui on ne peut trouver de péché ?

Que dans l'épreuve, nous sachions faire confiance à Jésus et porter notre souffrance avec lui.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Un des malfaiteurs suspendus à la croix disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23, 39.42).

Le bon larron avait ouvert son cœur à la foi ; la foi s'en empara, et, l'attachant par des liens spirituels à l'arbre de la croix où il avait été suspendu pour ses crimes, elle l'emporta avec elle dans un jardin de délices. Dans la faim qui le pressait, dans cette soif de justice qui le dévorait, ce bois était pour lui le bois sauveur de l’immortalité ; et, en mangeant le fruit qui pendait à ses rameaux, il a été l'image d'Adam notre premier père.

Sachons regarder celui qui veut notre bien et sait essuyer les larmes de nos yeux. Sachons, nous abandonner dans ses bras.

19 janvier

2ème dimanche du temps ordinaire

« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29-34)

Extrait de la Chaîne d'Or de saint Thomas d'Aquin

29 Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; 30 c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. 31 Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » 32 Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. 33 Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” 34 Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

S. Chrys. (Hom. 17 sur S. Jean.) Plusieurs peut-être n’avaient pas prêté grande attention aux premiers discours de Jean-Baptiste, il multiplie donc coup sur coup les témoignages pour les rendre plus attentifs : « Le lendemain, dit l’Evangéliste, Jean était encore là avec deux de ses disciples. » — Bède. (hom. pour la vigil. de S. And.) Jean se tenait encore là, parce qu’il s’était élevé dans la pratique des vertus à une telle hauteur, qu’il ne pouvait en être renversé par aucune tentation, par aucune épreuve. Ses disciples étaient avec lui, parce qu’ils suivaient les enseignements de leur Maître avec un cœur plein de docilité et de constance.

S. Chrys. (hom. précéd.) Mais pourquoi Jean-Baptiste, au lieu de parcourir toute la Judée pour annoncer Jésus en tous lieux, se tient-il sur les bords du Jourdain, attendant pour le faire connaître, que le Sauveur vienne le trouver ? Parce qu’il réservait cette mission aux oeuvres mêmes de Jésus-Christ. Considérez d’ailleurs combien cette conduite fut plus utile à l’édification des âmes. Jean-Baptiste ne fit que jeter une petite étincelle, et on vit aussitôt s’allumer un grand incendie. Si un autre eût parcouru la Judée pour annoncer Jésus-Christ, on eût pu l’accuser d'agir par un motif tout humain, et sa prédication eût donné lieu à mille soupçons. C’est pour cette raison que les prophètes et les Apôtres ont annoncé Jésus-Christ lorsqu’il n’était pas présent, les uns avant son avènement et son incarnation, les autres après son ascension. Mais voyez comme Jean-Baptiste rend témoignage non seulement de la voix, mais des yeux : « Et regardant Jésus qui s’avançait, il dit : Voici l’Agneau de Dieu. » — Théophile. Il regarde Jésus, comme-pour exprimer par son regard les sentiments de joie et d’admiration que lui fait éprouver la présence de Jésus-Christ.

S. Augustin. (Traité 7 sur S. Jean.) Jean était l’ami de l’Epoux, il ne cherchait point sa propre gloire, mais rendait témoignage à la vérité, aussi ne voulut-il point retenir près de lui ses disciples et les empêcher de suivre le Seigneur, et c’est lui, au contraire, qui leur montre celui qu’ils devaient suivre en leur disant : « Voici l’Agneau de Dieu. » — S. Chrys. (hom. 17 sur S. Jean.) Il ne leur fait pas de longs discours, il n’a qu’une chose en vue, c’est de les amener et de les unir à Jésus-Christ, il savait que pour le reste, ils n’auraient pas besoin de son témoignage. Pourquoi encore Jean-Baptiste ne s’adresse-t-il pas à ses disciples en particulier, mais leur dit-il publiquement devant tout le peuple : « Voici l’Agneau de Dieu. » En se déterminant à suivre Jésus-Christ, par suite d’un enseignement qui s’adressait à tous, leur résolution fut beaucoup plus ferme et plus constante, et ce ne fut pas eu considération de leur Maître, mais dans leur intérêt, qu’ils s’attachèrent au Sauveur. Remarquons encore que le discours de Jean-Baptiste ne contient aucune prière, aucune instance, il se contenta d’exprimer son admiration à la vue de Jésus-Christ, de faire connaître la grâce qu’il apporte an monde, et de quelle manière il doit purifier les âmes, deux choses que signifie le nom d’Agneau. Il l’appelle l’Agneau avec l’article δ άμνός, c’est-à-dire l’Agneau par excellence. — S. Augustin. (Traité 7 sur S. Jean.) Le Sauveur est en effet l’Agneau proprement dit, le seul qui soit sans péché, dont on n’a pas en besoin de laver les souillures, mais qui a été sans souillure aucune. Il est par excellence l’Agneau de Dieu, parce que ce n’est que par le sang de cet Agneau, que les hommes ont pu être rachetés. C’est cet Agneau que redoutent les loups, et qui a donné la mort au lion après que lui-même avait été mis à mort. — Bède. Il s’appelle encore Agneau, parce qu’il devait nous laisser en don gratuit sa toison pour nous en faire une robe nuptiale, c’est-à-dire qu’il a voulu nous laisser les exemples de sa vie, pour nous communiquer les saintes ardeurs de la charité. Alcuin. Dans le sens figuré, Jean s’arrête, c’est-à-dire que la loi cesse, et Jésus vient, c’est-à-dire la grâce de l’Evangile, à laquelle la loi elle-même rend témoignage. Jésus se met en marche pour réunir ses disciples. — Bède. Cette marche de Jésus représente la divine économie de l’incarnation, par laquelle il a daigné venir jusqu’à nous, et nous laisser les exemples d’une vie sainte.

16 janvier


 

Prier le Rosaire avec saint Ephrem

Mystères lumineux


Le Baptême

En remontant de l’eau, Jésus vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe (Mc 1, 10).

L’Esprit qui reposa sur lui pendant son baptême attesta qu’il était le pasteur. Beaucoup furent baptisés ce jour-là, mais l’Esprit ne descendit et ne se reposa que sur un seul, pour distinguer par un signe celui qui, par son apparence, ne se distinguait pas des autres hommes. Et parce que l’Esprit était descendu dans son baptême, l’Esprit fut donné par son baptême.

Que tous les chrétiens, qui n'ont pas encore reçu l'effusion de l'Esprit par la confirmation, reçoivent ce sacrement.

 

Cana

Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là (Jn 2, 1).

Il était revenu triomphant du combat au désert; les noces le reçurent avec joie le troisième jour. Il manifesta ainsi qu’après le choc des combats, il y a de la joie pour les vainqueurs, et que lui-même, bien qu’invité comme un étranger, était le maître des noces, parce que, par sa parole qui comble tout besoin, il avait remédié à ce qui manquait aux noces. Il a créé du vin à partir de l’eau créée.

Accorde aux chrétiens, Seigneur, d'avoir faim de la nourriture qui rassasie sans fin.

 

L’Annonce du Royaume

Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde… C’est la plus petite de toutes les semences (Mt 13, 31-32).

Jésus dit cela à cause du faible rayonnement de la prédication à son début. Il a dit de même: Et quand la graine a poussé, elle devient plus grande que les herbes, parce que l'évangile de Notre Seigneur a régné jusqu'aux extrémités de la terre.

Que les cœurs enténébrés s'ouvrent à l'évangile pour que grandisse le Royaume.

 

La Transfiguration

Jésus fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière (Mt 17, 2).

Il les conduisit sur la montagne pour leur montrer la gloire de la divinité et pour leur faire connaître que c'est Lui le Rédempteur d'Israël, comme il l'a déclaré par les prophètes, et pour qu'ils ne soient pas troublés en voyant sa Passion volontaire qu'il allait souffrir humainement pour nous.

Prions pour tant d'hommes et de femmes effrayés devant les drames qui déchirent le monde. Que la gloire du Ressuscité soutienne leur espérance.

 

L’Eucharistie

Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit: «Prenez, mangez: ceci est mon corps» (Mt 26, 26).

Salut, ô cénacle! Personne ne vit ce que tu as vu, ni ne le verra. Notre Seigneur se fait autel de sainteté, prêtre, pain, et calice de salut: lui-même, lui seul, suffisant à tout! Qu'un autre y suffise, ce serait invraisemblable: sanctuaire et agneau, sacrificateur et victime, prêtre et aliment!

Nous te prions, Seigneur, pour tous les prêtres que tu as choisis pour ton service.

14 janvier


La face cachée de la vie des moniales

Les vices, obstacles à la prière


L’expérience montre que la prière est le lieu par excellence où les pensées prolifèrent. Au lieu de les chasser, il faut en faire l’occasion de la rencontre de Dieu. N’est-ce pas justement le but de la prière ? Contrairement à ce que recherche le zen, le silence intérieur n’est pas une fin en soi ; l’important est de présenter à Dieu notre cœur qui a besoin d’être soigné. L'âme, en effet, est comparable à un fin duvet qui s'élève vers le ciel à la moindre brise. Mais si l'eau l'imprègne, elle colle au sol et ne peut plus s'envoler. C'est ce que font les vices : ils alourdissent l'âme en lui faisant perdre la paix. Avant de dire : Je ne sais pas prier, Dieu est absent, ou autres réflexions du même genre, il faut prêter attention au bruit que les vices font en nous et crier vers Dieu pour qu'il nous en délivre. Cela est déjà prière, car c'est se reconnaître pécheur, et demander à Dieu son secours. Chaque office liturgique commence par ce verset de psaume : « Dieu, viens à mon aide ! » Cela nous rappelle que nous avons besoin de l'aide de Dieu pour prêter attention à sa Parole dans la liturgie célébrée. Parce que les pensées que les vices soulèvent dans notre esprit, nous empêchent de l'entendre. Un jour, c'est une parole désagréable d'une sœur qui revient à l'esprit ; un autre jour, c'est un murmure qui monte dans le cœur à cause du sans-gêne d'une autre ; une autre fois, la colère bouillonne à cause d'un désir que l'obéissance empêche de réaliser ; et ainsi de suite… si bien que l'office est fini avant que l'on ait fait attention à ce que l'on disait. Quant à la prière secrète dans la cellule, elle n'échappe pas à l'assaut des vices. La Parole de Dieu n'apporte aucune joie, alors à quoi bon persévérer ? ou bien : pourquoi perdre son temps alors qu'il y aurait tellement de choses plus intéressantes à faire ? On vient dans un monastère pour chercher Dieu, pour vivre avec lui, et l'esprit voltige d'une chose à l'autre, sans se soucier de Dieu. Voilà ce que produisent les pensées provenant des vices. Et si l'on n'est pas attentive, la tentation risque de devenir grande, de partir ailleurs en accusant l'entourage d'être la cause de nos maux. Accuser l'autre semble un chemin de vérité, mais en réalité, c'est un chemin de perdition. (à suivre)

12 janvier

Baptême du Seigneur

Mt 3, 13-17

3, 16 Baptisé, aussitôt Jésus monta hors de l'eau; et voici: les cieux s'ouvrirent et il vit [l']Esprit de Dieu descendant comme une colombe et venant sur lui; 17 et voici: une voix venant des cieux disait: Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, en qui j'ai mis mon dessein bienveillant.

Matthieu ne fait que mentionner le baptême de Jésus; Jésus descend dans le Jourdain et en remonte, et rien de plus. Il s'étend un peu plus sur la théophanie qui a suivi, aussitôt après le baptême. Elle est décrite en deux temps, chacun introduit par «Voici» (3, 16.17): d'abord les faits, puis leur signification.
Au lieu de la colère de Dieu annoncée par Jean, les cieux s'ouvrent; le souhait du prophète Isaïe s'accomplit: «Si tu déchirais les cieux, si tu descendais» (Is 63, 19). Les cieux, fermés après l'expulsion d'Adam de l'Eden (Gn 3, 23-24) s'ouvrent à nouveau: la relation entre le ciel et la terre, entre Dieu et l'homme, est renouée.
L'Esprit en descend comme une colombe pour se poser sur Jésus. Comme le disait Pierre: «Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth» (Ac 10, 38). Le Saint-Esprit est l'onction messianique qui lui est conférée: Jésus est officiellement présenté comme le messie, il devient Jésus Christ (1, 1.16). Christos est la traduction grecque de l'hébreu massiah, oint. La plénitude des temps est arrivée, mais pas à la manière annoncée par Jean. Le messie envoyé par Dieu est oint après s'être abaissé; il s'est mis au rang des pécheurs pour les réconcilier avec Dieu. Le messie est un médiateur entre Dieu et les hommes, et cela en raison de ce qu'il est: le Fils du Père, comme le révèle la voix venant des cieux, qui fait écho à celle de Jean le Baptiste (3, 3). Cette voix ne s'adresse pas à Jésus, mais à ceux qui ont assisté à son baptême. C'est le Père lui-même qui dit qui est le messie: non pas le Juge annoncé par Jean, mais le Fils, le bien-aimé en qui le Père a mis son dessein bienveillant. La filiation divine de Jésus est révélée par le Père lui-même. Quant au titre de bien-aimé, il rappelle Isaac, le fils bien-aimé d'Abraham, que Dieu lui a demandé de sacrifier (Gn 22, 2; LXX). Le mystère du serviteur souffrant qui s'est chargé de nos péchés se profile ainsi à l'horizon (Is 53, 4-5). Les paroles de la voix font aussi écho à la parole adressée par Dieu à son serviteur Israël: «Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J'ai fait reposer sur lui mon esprit» (Is 42, 1). Mais Jésus a toute la faveur de Dieu d'une façon inattendue; en lui le Père a mis son dessein bienveillant: tout récapituler dans le Christ par la croix.
Jean peut comprendre maintenant comment le geste d'humilité de Jésus accomplit toute Justice. En lui, le Père a déposé l'élection de tous les hommes pécheurs qui passe par une immersion dans la mort.

10 janvier


La face cachée de la vie des moniales

L'acédie


L'acédie n'est pas sans lien avec la tristesse, la dépression, le dégoût des choses de Dieu. Sa racine est un amour égoïste de soi qui s'accompagne des caractéristiques de plusieurs autres vices. Elle est liée à un sentiment de vide, à une frustration. On pourrait dire que c'est la maladie de notre époque. Celui qui est en proie à l'acédie rêve de ce qu'il n'a pas; il est dégoûté du quotidien monotone et dépourvu de sens, et il cherche à s'en évader pour y échapper. Toutes les sollicitations de la publicité attise ses désirs dans toutes les directions. Les voyages, le niveau de vie, un emploi de rêve, autant de choses qui le font vivre dans un ailleurs.
Les moniales n'échappent pas à cette maladie qui se manifeste le plus souvent vers la moitié de la vie. C'est la maladie de la cinquantaine… qui prend une forme propre dans un monastère: désir de rencontrer des gens, de s'occuper de mille affaires extérieures, de rendre visite à quelqu'un en difficulté, bref tout ce qui peut faire sortir de la clôture, échapper au silence, à l'ennui de la prière. En effet,  à quoi sert-il de passer tant de temps à prier, alors que Dieu n'attire plus? Ne serait-il pas plus utile à l'Eglise, de changer de vocation? d'aller évangéliser? de travailler pour l'écologie? Celle qui est atteinte par ce dégoût spirituel se plaint sans cesse des autres sœurs: elle les trouve remplies de défauts, dépourvues de tout sens de la vie religieuse; elles sont négligentes et peu spirituelles; la communauté n'a pas d'avenir avec des sœurs pareilles! Bref, il est impossible de faire des progrès en pareille compagnie… le mieux est donc de partir. Un pas de plus est alors franchi, et c'est l'abandon de son engagement, le changement de communauté à répétition, en quête de la communauté idéale.
Comment guérir d'une semblable maladie? En revenant dans la réalité par la persévérance dans le travail, la stabilité dans un lieu quoi qu'il en coûte. Et au plan spirituel, il est important de réorienter son désir vers Dieu, car Dieu seul peut le combler. La lecture de l'Ecriture, l'étude sont aussi des aident précieuses: la mise à contribution de l'intelligence aide à se décentrer de soi-même. (à suivre)

8 janvier


Prier le Rosaire avec saint Ephrem

Mystères joyeux


L’Annonciation

L’ange répondit à Marie: «L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre» (Lc 2, 28.30).

Ce n'est point l'union de deux coquillages qui produit la perle, mais le mélange de la lumière et de l'eau. C'est ainsi que le Christ a été conçu dans les entrailles de Marie, sans le secours d'une union charnelle, et c'est le Saint-Esprit qui, de la substance de la Vierge, a formé le corps dont Dieu s'est revêtu.

Rendons grâces au Seigneur pour le don qu'il nous a fait de son Fils.

 

La Visitation

Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle (Lc 1, 41).

De même que la fleur précède de cinq mois la mise au pressoir du raisin, ainsi Jean précéda le Seigneur et il fut conçu pour être le héraut adorateur de la conception du Dieu adorable.

Prions pour les prédicateurs de la Parole; qu'ils soient remplis de foi, d'audace et d'amour.

 

La Nativité

Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous (Jn 1, 14).

C’est dire que le Verbe de Dieu, par la chair qu’il a assumée, habite parmi nous. Jean ne dit pas: près de nous, mais: parmi nous, pour montrer clairement que c’est pour nous qu’il a revêtu la chair, selon ce qu’il dit: Ma chair est une nourriture.

Ouvre nos yeux, Seigneur, pour que nous sachions te reconnaître parmi nous, dans l'étranger, le handicapé, le malade.

 

La Présentation de Jésus

Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant: «Mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples (Lc 2, 28.30).

S'il n'était pas chair, qui Siméon tenait-il dans ses bras? Et s'il n'était pas Dieu, à qui disait-il: Tu me laisses m'en aller en paix?

Prions pour que ceux qui n'ont jamais entendu parler de Jésus, puissent un jour découvrir son salut.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Sa mère lui dit: «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant!»  (Lc 2, 48).

S’ils le cherchaient, c’est parce qu’ils craignaient qu’on l’ait peut-être tué. Déjà, il avait deux ans, certains Juifs, en la personne de leur roi Hérode, avaient pensé à le tuer.

Prions pour les parents qui, dans tant de pays, cherchent et pleurent un enfant disparu.

7 janvier

Le cèdre est tombé ce matin à 11 heures. Il a fallu l'abattre, car il avait été endommagé par la tempête Elsa le 20 décembre, et il devenait dangereux.
Il avait 123 ans ! avec un diamètre de plus de 2 m.

Le chalet sera moins à l'ombre. C'est le bon côté de la situation...

6 janvier

Nouveauté!
Chapelet collier 6 dizaines, avec croix de bronze, 65 cm
13,5 euros

5 janvier

Epiphanie

Mt 2, 1-12

Dans la Chaîne d'Or de saint Thomas d'Aquin

S. Augustin. Autant les Mages désirent trouver un Rédempteur, autant Hérode craint de rencontrer un successeur, comme l’indiquent les paroles suivantes : « Ce qu’ayant appris le roi Hérode, il fut troublé. » — La glose. On lui donne le nom de roi afin que, rapproché du roi que cherchent les Mages, il soit convaincu de n’être qu’un étranger. — S. Chrys. (sur S. Matth.) Il est troublé de ce qu’un roi des Juifs vient de naître du sein du peuple juif lui-même, parce qu’il est Iduméen, et qu’il craint que le sceptre revenant aux mains des Juifs, il ne soit chassé par eux, et sa race à jamais exclue du trône. C’est ainsi que les grandes puissances sont en proie à de plus vives terreurs. Les branches des arbres plantés sur les hautes montagnes sont agitées par le moindre vent ; ainsi ceux qui sont élevés en dignité sont troublés par le bruit de la plus légère nouvelle ; ceux au contraire dont la condition est obscure, vivant comme dans une vallée profonde, jouissent presque toujours d’une parfaite tranquillité.

S. Augustin. (serm. 2 sur l’Epiph.) Quelle terreur inspirera un jour le tribunal du juge, alors que le berceau du petit enfant fait trembler les rois superbes sur leur trône ? Que les rois soient saisis de frayeur devant celui qui est assis à la droite du Père, puisqu’un roi impie a tremblé devant lui alors qu’il était encore suspendu au sein de sa mère. S. Léon, pape. (serm. 4 sur l’Epiph.) Cependant tes craintes sont superflues, ô Hérode, ton palais ne peut contenir le Christ, le maître du monde ne peut être resserré dans les limites étroites de ton royaume ; celui à qui tu veux défendre de régner dans la Judée étend son règne partout.

La glose. Peut-être n’est-ce pas seulement la perte de son trône qu’il craignait, mais encore la colère des Romains qui avaient décidé qu’aucun roi, de même qu’aucun dieu ne serait proclamé sans leur approbation.

S. Grég. (hom. 10 sur les Ev.) A peine le roi du ciel est-il né que le roi de la terre est en proie à l’agitation et au trouble : c’est qu’en effet les hauteurs de la terre sont confondues, lorsque les grandeurs du ciel viennent à se découvrir. — S. Léon, pape. (serm. 6 sur l’Ep.) Hérode dans cette circonstance joue le rôle du démon, et le démon après avoir été son instigateur se montre depuis son infatigable imitateur, car la vocation des Gentils fait son tourment, et son plus grand supplice est de voir tous les jours la destruction de son empire. — S. Chrys. (sur S. Matth.) Tous deux sont troublés par des inquiétudes personnelles, tous deux craignent un successeur, l’un de son royaume de la terre, l’autre du royaume des cieux. Or voici que le peuple juif partage lui-même ce trouble, alors qu’il aurait dû se réjouir de cette nouvelle ; mais ce peuple en est troublé, parce que l’arrivée du Juste ne peut être un sujet de joie pour les impies ; ou bien ils étaient troublés dans la crainte qu’Hérode irrité contre le roi des Juifs ne déchargeât sa colère sur la nation dont il était sorti ; c’est pourquoi l’auteur sacré ajoute : « Et toute la ville de Jérusalem avec lui. » — La glose. La ville de Jérusalem voulait flatter celui qu’elle craignait, car le peuple favorise toujours plus qu’il ne le devrait ceux dont il supporte les violences. — suite. « Et ayant assemblé tous les princes des prêtres, » etc. Remarquez son empressement à chercher le Christ ; il veut, s’il le trouve, exécuter les projets qu’il dévoilera plus tard, et s’il ne le trouve pas, se ménager une excuse auprès des Romains. — S. Rémi. On les appelait scribes, non seulement parce qu’ils transcrivaient les livres de la loi, mais parce qu’ils interprétaient les Écritures, car ils étaient docteurs de la loi.

suite. « Il leur demanda où le Christ devait naître. » Remarquez qu’il ne dit pas : « Où le Christ est né, » mais « où le Christ devait naître. » Il les questionne avec astuce pour s’assurer s’ils se réjouissaient de la naissance de ce nouveau roi. Il lui donne le nom de Christ, parce qu’il savait que le roi des Juifs recevrait l’onction royale. — S. Chrys. (sur S. Matth.) Mais pourquoi cette question d’Hérode, s’il ne croyait pas aux Écritures ? Ou s’il y croyait, comment pouvait-il se flatter de pouvoir mettre à mort celui dont elles prédisaient la royauté ? Mais il était poussé par le démon qui sait que les Écritures ne peuvent mentir. Ainsi sont tous les pécheurs : ce qu’ils croient, il ne leur est pas donné de le croire parfaitement ; ils croient, tant est grande la puissance de la vérité, et ils ne croient point, aveuglés qu’ils sont par l’ennemi du salut. Car si leur foi était parfaite, ils ne vivraient pas comme devant rester éternellement en ce monde, mais comme devant en sortir après quelques instants de séjour.

suite. Ceux-ci répondirent : « Dans Bethléem de Juda. » — S. Léon, pape. (serm. 1 sur l’Epiph.) Les Mages guidés par un sentiment naturel crurent qu’ils devaient chercher dans la capitale du royaume le roi dont la naissance leur avait été révélée ; mais celui qui avait daigné prendre la forme d’un esclave, et qui était venu pour être jugé, et non pas pour juger, fit choix de Bethléem pour sa naissance et de Jérusalem pour sa passion. — Théodote. (serm. au conc. d’Ephèse.) S’il avait choisi Rome, la ville par excellence, on aurait pu croire que le changement qu’il a opéré dans le monde était dû à la puissance des citoyens romains ; s’il eût eu un empereur romain pour père on eût attribué ses succès à son pouvoir. Qu’a-t-il donc fait ? Il a choisi tout ce qui a le caractère de la pauvreté et de la bassesse, pour qu’il soit bien démontré que c’est la puissance divine qui a transformé le genre humain ; voilà pourquoi il a fait choix d’une mère pauvre, et d’une patrie plus pauvre encore, voilà pourquoi il naît dans l’indigence, et c’est ce que la crèche vint enseigner. — S. Grég. (hom. 8 sur les Ev.) C’est par suite d’un dessein providentiel qu’il naît à Bethléem, car Bethléem signifie maison du pain, et il a dit de lui-même : « Je suis le pain vivant descendu du ciel.

S. Chrys. (sur S. Matth.) Il semble que les princes des prêtres auraient dû cacher le mystère du roi prédestiné de Dieu, surtout en présence d’un roi étranger ; et cependant, non contents de publier les œuvres de Dieu, on les voit pour ainsi dire livrer ses mystères ; et non seulement ils les dévoilent, mais ils apportent à l’appui le témoignage du prophète. Il est écrit dans le prophète : « Et toi Bethléem, terre de Juda. » — La glose. (Mi 5.) L’Évangéliste rapporte cette prophétie telle qu’ils l’ont citée, en donnant plutôt le sens véritable que le texte même du prophète Michée. — S. Jérôme. On peut reprocher ici aux Juifs leur ignorance, car on lit dans le prophète Michée : « Et toi Bethléem Ephrata, » et non pas comme ils disent : « Et toi Bethléem, terre de Juda. » — S. Chrys. (sur S. Matth.) Il y a plus encore, c’est qu’en supprimant une partie de la prophétie ils sont devenus la cause du massacre des enfants. En effet la prophétie porte : « De toi sortira le roi qui gouvernera mon peuple d’Israël, et ses jours sont depuis les jours de l’éternité. » Si donc ils l’avaient citée dans son entier, Hérode réfléchissant que ce roi dont la naissance date des jours de l’éternité ne pouvait être un roi de la terre, ne serait pas entré dans une si grande fureur. — S. Jérôme. (sur S. Matth. et Michée dans la Glose.) Or voici le sens de cette prophétie : « Et toi Bethléem, terre de Juda, ou Ephrata » (elle est ainsi désignée parce qu’il y avait une autre Bethléem dans la Galilée), « quoique tu sois un petit bourg entre les villes de Juda, cependant c’est de toi que naîtra le Christ qui régnera sur Israël, et qui sera de la race de David. Cependant je lui ai donné naissance avant tous les siècles ; » c’est pour cela que le prophète ajoute : « Sa génération est dès le commencement, dès l’éternité, car au commencement le Verbe était en Dieu. » — La glose. Quant à cette dernière partie, les Juifs la supprimèrent comme nous l’avons dit, et ils changèrent le reste de la prophétie, soit par ignorance comme nous l’avons supposé, soit afin de rendre plus clair et plus évident le sens de cette prédiction pour Hérode, qui était un étranger ; ainsi pour le mot « Ephrata, » qui était un mot ancien et qu’Hérode pouvait ignorer, ils mettent : « Terre de Juda, » au lieu de lire : « la plus petite entre toutes les villes de Juda, » avec le prophète lui avait voulu faire ressortir le peu d’importance de cette ville relativement à l’immense multitude du peuple de Dieu, ils dirent : « Tu n’es pas la moindre entre les principales villes de Juda, » afin de montrer la grandeur que faisait rejaillir sur elle la dignité du roi qui devait naître dans son sein ; paroles qui reviennent à celles-ci : Tu es grande entre toutes les cités qui ont donné le jour à des princes. — S. Rémi. Ou bien on peut encore l’expliquer ainsi : « Quoique tu paraisses très petite au milieu des villes qui commandent aux autres, cependant tu ne l’es pas en réalité, car de toi sortira le chef qui conduira mon peuple d’Israël. » Ce chef, c’est le Christ qui conduit et gouverne le peuple fidèle.

S. Chrys. (hom. 1 sur S. Matth.) Remarquez avec quelle exactitude s’exprime le prophète ; il ne dit pas : « Il sera dans Bethléem, » mais : « Il sortira de Bethléem, » pour indiquer ainsi que cette ville ne serait témoin que de sa naissance. » Comment peut-on rapporter cette prophétie à Zorobabel, comme quelques-uns le prétendent ? Sa naissance ne date pas du commencement ni ses jours de l’éternité ; Il n’est pas non plus sorti de Bethléem, puisqu’il n’est pas né dans la Judée, mais à Babylone. Une raison non moins forte c’est que la prophétie ajoute : « Tu n’es pas la plus petite, parce que de toi sortira, » car aucun autre que le Christ n’a rendu célèbre le bourg où il est né, et depuis sa naissance on vient des extrémités de la terre visiter l’étable et la crèche où il est né. Si le prophète ne dit pas : « De toi sortira le Fils de Dieu ; » mais : « De toi sortira le chef qui conduira mon peuple d’Israël, » c’est que dans les commencements il fallait condescendre à la faiblesse des Juifs, ne pas les scandaliser, mais les attirer en leur faisant connaître ce qui avait rapport au salut du genre humain. Il faut prendre dans un sens figuré les paroles suivantes : « Qui conduira mon peuple d’Israël, » c’est-à-dire ceux qui doivent croire d’entre les Juifs. Si tous ne se sont pas rangés sous la conduite du Christ, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Le prophète n’a rien dit des Gentils et c’est encore pour ne pas scandaliser les Juifs. Voyez cependant comme tout est ici admirablement disposé. Les Juifs et les Mages s’instruisent mutuellement. Les Mages apprennent aux Juifs qu’une étoile annonce le Christ dans l’Orient, et les Juifs enseignent aux Mages que dans les temps anciens les prophètes l’ont prédit afin qu’affermis par ce double témoignage ils recherchent avec une foi plus ardente celui que révélaient à la fois l’éclat de l’étoile et l’autorité des prophéties. — S. Augustin. (serm. sur l’Epiph.) L’étoile qui conduisit les Mages au lieu où se trouvait le Dieu fait enfant avec la Vierge sa mère, aurait pu les conduire directement jusqu’à la ville même de Bethléem ; cependant elle se cacha, et ne reparut que lorsque ayant demandé aux Juifs dans quelle ville le Christ devait naître, ils en eurent obtenu cette réponse : « Dans Bethléem de Juda. » Les Juifs dans cette circonstance furent semblables aux ouvriers qui construisirent l’arche de Noé, et qui ne laissèrent pas de périr dans les eaux du déluge, après avoir fourni à d’autres le moyen de se sauver ; ou bien encore, semblables aux pierres milliaires placées sur les routes, ils se contentèrent d’indiquer le chemin, sans pouvoir marcher eux-mêmes. Ceux qui cherchaient n’eurent pas plus tôt appris ce qu’ils demandaient qu’ils partirent aussitôt, tandis que les docteurs les enseignèrent et restèrent immobiles. Les Juifs ne cessent de nous offrir tous les jours le même spectacle. Lorsque nous apportons aux païens des témoignages évidents de l’Écriture pour leur prouver que Jésus-Christ a été prédit bien longtemps avant sa naissance, Il en est quelques-uns qui tiennent ces témoignages pour suspects et comme inventés peut-être par les chrétiens, et qui préfèrent s’en rapporter aux exemplaires qui sont entre les mains des Juifs ; ces païens font comme les Mages autrefois, ils laissent les Juifs lire et relire sans aucun fruit leurs Écritures, et s’empressant de venir adorer avec foi Jésus-Christ.

3 janvier


La face cachée de la vie des moniales

La tristesse


Il est une première forme de tristesse qui, comme la joie, fait partie de notre condition humaine. On peut être triste aussi devant la lenteur de sa propre conversion, et cette tristesse est bonne. Mais il est une troisième forme de tristesse qui fait partie des vices et on la reconnaît à ses fruits. Elle s'accompagne d'un repli sur soi, d'un découragement. Elle peut conduire au désespoir et même au suicide en son extrême aboutissement, pour échapper au vide intérieur. En effet, la cause de la tristesse est en nous. Ses causes sont variées. Elle envahit le cœur lorsqu'on perd ce à quoi l'on était attaché, ou encore lorsqu'un espoir a été déçu. La colère éteinte laisse aussi de la tristesse dans le cœur. Les autres semblent parfois être cause de notre tristesse. Une sœur, par exemple, qui semble déprécier mon travail peut me rendre triste ; une autre, qui ne lance une parole blessante sans raison, peut aussi me rendre triste ; de même la déception de ne pas pouvoir réaliser un espoir qui me tenait à cœur , une humiliation, etc. Mais il ne faut pas se faire illusion: la vraie cause de la tristesse, c'est de trop tenir à des choses passagères, qui ne peuvent donc pas combler mon désir ; l'autre ne fait que me le révéler. Essayer d'éviter les personnes qui font naître la tristesse en moi peut paraître une solution, mais c'est une illusion, car c'est uniquement changer de cause. En effet, la vraie cause et au-dedans de soi.
Le remède à la tristesse est simple : un cri vers Dieu dans l'adversité. Si mon espérance est en Dieu, si ma joie est dans la vie éternelle, dans une ardente attente de voir le Seigneur et de jouir du bonheur qu'il veut me donner, alors je ne ferai même plus attention à tout ce qui peut provoquer de la tristesse. Mais il est d'autres remèdes à la tristesse : la patience, la douceur. Ne pas avoir tout tout de suite, ne pas pouvoir réaliser ses désirs, peut rendre triste, mais peut aussi fortifier la patience, la capacité de supporter l'adversité en restant ancrée en Dieu. D'ailleurs, comment progresser dans la patience, sans renoncer à tout ce qui n'est pas Dieu ? « Dieu seul », cet idéal devient peu à peu, à travers les renoncements de la vie quotidienne, une réalité qui met en fuite la tristesse. (à suivre)

1er janvier

La Mère de Dieu



Sermon de saint Augustin

Jésus-Christ naît d'une Vierge; quel éclat ne jette pas sur le monde cette naissance du Sauveur! En la méditant avec piété, nous mettons un. terme à nos péchés, et, rejetant les habitudes criminelles de nos mauvaises actions, nous nous unissons à la vie nouvelle, nous renaissons avec Jésus-Christ naissant. De même qu'aujourd'hui, pour sauver le monde, Jésus-Christ est sorti du sein de Marie, de même le genre humain sort aujourd'hui du sein de Marie, c'est-à-dire des entrailles de l'Église, créé de nouveau par les sacrements mystiques et spirituels, et paraît à la lumière avec Jésus-Christ, et s'élance dans la voie qui mène au salut. Je vous parle ainsi, mes frères, parce que tous nous célébrons aujourd'hui en commun la naissance du Sauveur. Trop peu de chrétiens cherchent à se rendre compte du but et de l'auteur de cette naissance; car si ce mystère était toujours présent à notre esprit, nous ne pécherions jamais; et cependant tous disent: C'est aujourd'hui la naissance du Seigneur; applaudissons par des bonnes œuvres, réjouissons-nous dans le Seigneur par des actions saintes, dépouillons notre malice à l'arrivée de Jésus-Christ et montrons-nous bons en toutes choses. Et pourtant, malgré ce langage, ils n'ont d'autres préoccupations que de satisfaire aux besoins de la chair et du sang, ils mêlent leur joie à des actions criminelles, tandis que leur âme, pour laquelle aucun bien n'est à négliger, reste privée de toute nourriture spirituelle, et tous leurs soins sont pour le corps, auquel ils n'osent imposer aucune privation en faveur de leur âme. Ceux qui célèbrent aussi indignement la naissance de leur Sauveur, est-il étonnant qu'ils soient comparés à des animaux sans raison, qui n'ont d'autre joie qu'à repaître leur corps? Si donc nous sommes des fidèles et des chrétiens, rappelons-nous quel est Celui qui a daigné naître aujourd'hui, et à la vue de sa grandeur infinie, nous changerons promptement notre vie, parce que dans cette naissance nous reconnaîtrons Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est notre vie véritable et éternelle. Renonçons à nous-mêmes et commençons à vivre pour Celui qui a daigné pour nous non seulement naître, mais encore mourir. Contemplez sa grandeur, pénétrez-vous de sa mansuétude, afin que vous méritiez de concevoir son infinie majesté. Aujourd'hui paraît pour nous à la lumière le suprême arbitre de la liberté, l'auteur de toute équité, le promoteur de la justice, le destructeur de l'orgueil, le principe de l'humilité, celui qui dissipe la discorde, nous ramène la paix, triomphe de la mort et nous procure la rédemption et la vie.

 

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